Mon Encyclo : Une vision des Choses

mardi, décembre 19, 2006


Les nouveaux dieux de la nuit




Les nouveaux dieux de la nuit

Sur le dance floor d’un club privé

S’agitent dans un rythme saccadé et sensuel

Ils affichent ostensiblement

Leurs signes de reconnaissance

Comme autrefois un attribut héraldique

Voltigent portables, bijoux, vêtements

Distinctions de la tribu scintillante

La cylindrée de la voiture sport

Rassure sur l’appartenance de l’étranger.

Le fard des courtisans coule

Comble les creux de vieillesse

Rester lisse pour se coller l’étiquette

Qui ouvre les portes et les draps

Quelques années encore

Contre le blues la poudre blanche

De l’apothicaire véreux est parfaite

Elle ravale les remords, les atermoiements

Aspérités handicapantes et occultées

Laissons aux losers les flics et les fouilles

Les privilégiés ne partagent pas

Avec l’inconnu indisposé à sacrifier

A ses codes, ses règles et ses normes.

Le strass a séduit le gamin, pressé de goûter

A la vie riche qu’on lui a appris à désirer

A la télé, fric égale plaisir est suggéré

Comme faste et oisiveté réservés qui plus est

Le papillon obsédé se jette sur la lumière blanche

Veut communier et brûle ses ailes

Contre les nantis protégés et adorés, intouchables

Qui consomment sa jeunesse et sa fraîcheur

Le laissent s’épuiser dans ses rets

Saupoudrés de la drogue qui réduit

Au rang d’objet la goule avide, envieuse, pitoyable

A des vampires joueurs, décadents mais implacables

Qui n’ont jamais entendu partager

Le don obscur avec les roturiers.


Johan


21/12/02